Je me souviendrai toujours de cette journée où Nathalie Champoux, est arrivée à la boutique, à la fois dévastée par l’annonce récente d’un diagnostic de TSA (Trouble du Spectre de l’Autisme) pour ses 2 enfants, et à la fois envahie d’une force indescriptible et remplie d’espoir, qui me disait: ”Fabienne, je me donne 3 mois pour faire ces changements dans nos vies. J’ai beaucoup lu, je me suis beaucoup informée et j’ai parlé aussi avec plusieurs familles pour qui les résultats ont été plus que concluants, et je dois aller jusqu’au bout de cette possibilité, et je m’en voudrai trop si au moins je ne l’essayais pas… 3 mois c’est rien dans une vie pour l’essayer. J’ai rien à perdre et tout à y gagner”
Ces mots résonnent encore dans ma tête. J’étais tellement touchée par cette force et cette volonté que Nathalie démontrait, et de voir à quel point cette puissance peut émerger de nous en tant que parent, quand il s’agit de nos enfants. Depuis, nous l’avons suivi ces dernières années, suivi son cheminement, nous l’avons aussi souvent questionnée, elle aussi d’ailleurs avec des questions comme j’aime, très pointues et précises, comme ”quel est le grade de l’acier inoxydable de ce produit” pour s’assurer de l’innocuité de l’article en question. Toujours des discussions intéressantes !
Elle nous disait souvent ”un jour j’écrirai un livre, je veux partager mon histoire à la terre entière”
Nathalie Champoux vient donc de publier son livre ”Être et ne plus être autiste” aux Éditions Fides. Lors de son lancement était entre autres présente la naturopathe Céline Arsenault (auteure entre autres de l’incontournable livre ” Guide de soins naturels pour la famille”, qui a d’ailleurs signé la préface du livre.
Je vous laisse découvrir le parcours de Nathalie Champoux et sa famille à travers cette entrevue.
Nathalie, peux tu te présenter en quelques mots et nous dire quel a été ton parcours jusqu’ici ?
J’ai 36 ans et je suis la mère de trois garçons qui ont respectivement 7 ans, 5 ans et 2 ans. J’ai fait des études en sciences pures, puis en arts et lettres. Après mon cégep, j’ai complété un baccalauréat en communication à l’UQÀM. Je suis une personne curieuse et déterminée qui n’accepte pas les vérités toutes faites, mais qui aime aller au fond des choses avant de se forger une opinion. Mais par-dessus tout, je suis une femme authentique et passionnée, amoureuse de la vie et soucieuse des gens qui m’entourent.
Ton fils aîné a reçu un diagnostic de TSA (trouble du spectre de l’autisme) et ton deuxième fils a reçu une hypothèse d’autisme. Quels sont les signes qui vous ont alertés, ton conjoint et toi ?
Mon fils aîné a eu développement moteur très tardif, et son langage l’a été encore davantage. Aussi, il était constamment anxieux, réagissait beaucoup aux bruits, au vent, aux changements, à la présence de gens dans son environnement et à une foule d’autres choses. Aussi, ses intérêts étaient très limités, tout comme son imagination. Plutôt que de jouer comme un enfant normal, il alignait ses jouets, les classait, les observait. C’était un peu différent pour mon deuxième fils : il passait ses journées assis par terre à fixer la lumière au plafond en battant des bras. Il n’aimait absolument pas être touché, et ne tolérait aucune présence autour de lui. Il y avait une espèce de brouillard devant ses yeux. Il ne nous regardait jamais et ne répondait pas lorsqu’on disait son prénom. Il était… absent.
Quand vous avez reçu ce diagnostic, quelle a été votre réaction et comment avez-vous envisagé la suite des choses ?
Sur le coup, on s’est littéralement effondrés. Pour reprendre les mots de mon livre, je dirais que lorsque le diagnostic officiel est tombé, nous n’avons pas eu de grande surprise, seulement un grand choc. Personnellement, ça m’a pris plusieurs semaines avant d’émerger. Et là, en voulant amorcer mon deuil, je me suis dit que je devais d’abord m’assurer que le diagnostic était bel et bien irréversible comme me l’avaient dit les spécialistes. Je devais être absolument certaine que je ne pouvais rien faire pour améliorer la condition de mes enfants. C’est ainsi que j’ai tapé deux mots dans Google : guérir et autisme. Et c’est là que notre vie a de nouveau basculé, cette fois dans l’autre sens.
J’ai découvert que le retrait de certains aliments – notamment le gluten, la caséine, les sucres raffinés, les hormones de croissance, les aliments génétiquement modifiés et transformés – pouvait améliorer, voire même renverser le diagnostic d’autisme de mes enfants. C’est alors que j’ai plongé tête première. Après tout, je n’avais rien à perdre. Et, en un an environ, le miracle s’est produit. Mes enfants ont perdu tous leurs traits autistiques et sont devenus complètement neurotypiques (normaux). Je dois mentionner que le changement d’alimentation n’a pas été notre seule démarche, il y a eu une deuxième étape qui consistait à « réparer » les intestins – notre deuxième cerveau. J’explique comment on s’y est pris dans mon livre.
Quels ont été les changements de vie (défis) les plus difficiles à faire pour arriver à l’alimentation qu’ils ont aujourd’hui ?
Le plus grand changement, c’est que tout à coup, on ne pouvait plus aller manger au resto. Mais pour le reste, tout s’est relativement bien passé, si on considère que je vivais mes journées une à la fois. Je dois dire que lorsque tu vois tes enfants renaître à la vie, ce qui aurait pu être un défi pour certaines personnes n’en était pas vraiment un pour nous.
Qu’est-ce que ces changements impliquent dans ton quotidien, trouves-tu cela exigeant ?
Chaque fois qu’on me pose la question, je réponds la même chose : c’est exigeant à un certain point, dans le sens où je dois faire des efforts plutôt que de m’asseoir sur mon divan en attendant que le livreur de pizza sonne à ma porte. Mais ce n’est rien à côté de la vie que j’avais avant, cette vie où j’étais chaque jour en thérapie ou en rencontre pour établir un plan d’intervention, cette vie qui ne me permettait plus de m’épanouir parce que je ne pouvais plus travailler, cette vie d’isolement où je ne pouvais même pas sortir l’espace d’une soirée sans que mes enfants ne réagissent de façon complètement exagérée et pendant des jours durant.
Troquer du lait de vache contre du lait d’amandes ou de coco, ou des pâtes de blé entier contre des pâtes de maïs ou de riz, est-ce vraiment si exigeant? Sans compter qu’à la longue, on connait nos ingrédients et nos recettes, alors ce n’est pas si pire que ça. Oui, c’est vrai, ce régime demande de cuisiner davantage, mais moi, je trouve que je gagne au change. Aujourd’hui, mes enfants sont en santé, heureux et épanouis. Ça vaut tous les efforts du monde.
Vois-tu des changements si toutefois vous devez déroger à ces nouvelles habitudes ?
Mes enfants n’ont jamais dérogé de nos habitudes et ils m’ont déjà dit ne pas avoir envie de le faire tant ils aiment la nourriture qu’ils mangent. Mais, selon ce que j’ai lu et selon l’expérience d’autres parents que j’ai rencontrés et qui font ce régime depuis longtemps, si un écart survenait, l’impact ne serait pas très grand. Ça n’aurait pas été le cas lorsque nous avons commencé, mais maintenant que leurs intestins sont réparés, une petite tricherie n’aurait qu’un impact minime et temporaire.
Comment te soutient ton entourage, ainsi que les différents intervenants du système de santé que vous avez pu côtoyer jusqu’à maintenant ?
De ce côté, je me considère très chanceuse, car ma famille et celle de mon conjoint nous ont toujours soutenus – et respectés – à 100 %. Ils savent d’où nos enfants sont partis et de les avoir vu émerger de leur bulle jusqu’à la perte de leur diagnostic a suffi de les convaincre de notre approche. Même chose pour les nombreux spécialistes et médecins qui ont entouré mes enfants depuis leur plus jeune âge. Ils ont compté parmi les premiers témoins de la rémission de mes enfants, et de la constater de leur propres yeux leur a confirmé que parfois, même sans preuves scientifiques, on peut détenir la vérité. Aujourd’hui, tous ces spécialistes qui n’ont pas froid aux yeux ont lu mon livre dans leur cabinet et en suggèrent même la lecture à leurs patients. C’est dire à quel point je suis appuyée…
Le sujet du TDAH ou TED étant si sensible (comme on pu voir dans la série reportage TDAH mon amour), comment gères-tu l’opposition parfois farouche des gens à l’idée que le comportement (entre autres symptômes), peut être modifié significativement grâce à l’alimentation ?
Bien honnêtement, peu de gens m’ont confrontée personnellement. Les nombreux messages que je reçois par courriel ou via ma page Facebook sont au contraire très positifs. Des gens me racontent qu’après avoir lu mon livre et avoir tenté le régime pour leur propre famille, ils voient déjà des changements énormes sur leurs enfants autistes, TDAH, dyslexiques, dyspraxiques, avec des retards de développement ou troubles d’apprentissage. Il y a même une maman qui est émerveillée de constater les changements sur son fils atteint du syndrome Gilles de la Tourette. Mais cela dit, je sais que l’opposition est bien réelle sur certains blogues, mais elle ne m’atteint pas dans le sens où je me dis que ces gens qui croient que je raconte n’importe quoi, ne sont tout simplement pas prêts à recevoir mon message. À quelque part je peux comprendre, car ce que j’affirme dans mon livre est très surprenant, et la réaction première de certaines personnes à qui on confie quelque chose de surprenant peut être de la rejeter avec véhémence, sans même chercher à aller voir plus loin ni à faire des recherches plus approfondies. Aussi, en tant que Québécois, nous avons tous vécu avec nos verres de lait quotidiens et l’image réconfortante à laquelle ceux-ci renvoient. Or, apprendre soudainement que cette image n’est pas si blanche et si pure que ça peut être très déstabilisant. Certaines personnes peuvent aussi se sentir confrontées dans leurs valeurs. C’est un peu comme si je leur disais qu’elles ont tort de croire des personnes aussi crédibles que des médecins lorsque ceux-ci leur disent que la maladie/le syndrome/la condition de leur enfant est irréversible. Pendant des années, ces personnes ont pu se bâtir une carapace en se disant qu’elles ne pouvaient rien faire pour leur enfant, et là, tout à coup, moi je dis qu’il y aurait peut-être une solution. Ça peut être difficile à accepter… Bref, je suis consciente de ces différentes réactions et je m’en détache, car je sais bien que je ne peux pas changer le monde. C’est le monde qui doit d’abord être prêt à changer… Mon livre n’est pas un débat, c’est un témoignage, et si quelqu’un n’est pas prêt à l’entendre, il n’a qu’à ne pas l’écouter.
Pourquoi avoir écrit ce livre, quel message veux tu faire passer ?
J’ai d’abord écrit ce livre pour mes garçons, pour qu’ils connaissent un jour leur histoire. Même quand je ne serai plus là, je pense qu’ils n’oublieront jamais à quel point je les aurai aimés! J’ai également écrit mon livre pour lancer un important message d’espoir au monde entier. Lorsqu’un enfant – ou un adulte – reçoit un diagnostic, les médecins insistent pour dire que c’est irréversible. Notre vie s’effondre bien souvent… Ce que je veux dire aux gens, c’est que le véritable spécialiste de leur enfant, c’est eux! Donc, s’ils sentent qu’ils peuvent faire quelque chose pour améliorer sa condition, qu’ils n’hésitent pas! Et ce qui est vraiment extraordinaire dans tout ça, c’est que l’approche que j’ai suivie n’est pas dangereuse et qu’on a rien à perdre à l’essayer! Dans le pire des cas, il ne se passera rien et ce sera très simple de revenir à ses anciennes habitudes. Dans un bon cas, la condition de l’enfant s’améliorera. Ce n’est pas rien! Et dans la meilleure des situations, le diagnostic sera renversé. La dernière chose que j’aimerais ajouter, c’est qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un enfant autiste pour se sentir concerné par mon histoire. L’alimentation d’aujourd’hui est responsable de bien des maux qui connaissent présentement une croissance alarmante, autant des maladies neuro-développementales qu’auto-immunes, inflammatoires et chroniques. Si nous ne réagissons pas maintenant, à quoi ressemblera notre monde demain?
Merci Nathalie pour cette entrevue, et pour partager votre cheminement à d’autres familles.
Pour vous procurer le livre ”Être et ne plus être autiste”, vous pouvez soit le commander sur notre boutique en ligne, ou bien à notre boutique de St Bruno.
Si vous avez besoin de renseignements, n’hésitez pas à nous appeler au 418 482 1142 ou par email [email protected].
j aimerais savoir si vouz avez des recettes merci.
Le livre de Cuisine l’Angélique est un excellent livre sur l’alimentation hypotoxique. Ceux de Jacqueline Lagacé aussi.
C’est un excellent début 🙂
Bonjour je suis une maman de deux enfants autistes j’aimerai bien essayer la dit sans glutin et sans caseine pour ce la j’aimerai bien avoir le protocole à suivre comment faire pour l’avoir merci